22.10.2018
Carolane

Je m’appelle Carolane Stratis, j’ai 32 ans. Premièrement, j’ai une sœur jumelle, je suis née avec (rires). Les deux on a vécu une enfance assez difficile. On était vraiment stressées. J’ai plein de troubles de santé mentale que j’ai découverts à l’âge adulte…genre que j’ai fait du pica pendant 15 ans de ma vie et je suis souvent assez proche d’en refaire. Ça fait que je mangeais plein de choses non comestibles comme des mines de crayons, des effaces, du papier, mes vêtements, mes cheveux. Je ‘’bingeais’’ beaucoup aussi…je pouvais manger un céleri complet, un fromage et 8 citrons.
Au secondaire, je suis souvent allée voir l’infirmière pour lui dire que j’avais le goût de mourir. J’ai des journaux intimes où je parle que de plans suicidaires. Personne a jamais rien fait, tout le monde s’en est toujours vraiment crissé. Quand j’ai eu 18 ans, j’ai commencé à boire pas mal d’alcool pour m’automédicamenter, mais ça marchait pas. À 25 ans, j’ai commencé à vraiment mal aller. Je suis entrée dans un gros épisode dépressif… j’étais jamais capable de dormir et je pleurais tout le temps. J’avais de la misère à me lever pis j’avais pu d’intérêt à me nourrir. J’ai commencé à prendre des médicaments, mais je continuais à boire en même temps ça fait que ça marchait pas vraiment. C’est là que j’ai fait ma tentative de suicide…mais mon amie est arrivée et s’est occupée de moi. J’avais déjà commencé à voir une psychologue, celle que je vois depuis maintenant 6 ans, qui est comme la meilleure madame que j’ai pu avoir dans ma vie. Au début, quand j’ai commencé à être malade, je voulais pas en parler aux autres.
Y’a quelques années, c’était encore plus tabou qu’aujourd’hui et y’avait crissement de chemin à faire. À un moment donné, une de mes amies a aussi fait une tentative de suicide pis c’est ça qui a été l’événement déclencheur pour que ma sœur et moi on commence à en parler sur nos plates-formes. Y’a tellement de gens qui nous ont répondu que ça leur faisait du bien. Pour moi, c’était et c’est encore aujourd’hui essentiel dans mon processus de guérison…savoir que ma souffrance peut être utile et aider les autres.
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