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Témoignages

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24.08.2020

Mostapha

Mostapha

J’ai grandi au Maroc, dans l’insécurité et la pauvreté. J’ai immigré au Canada en 2002, où j’espérais avoir accès à une meilleure sécurité financière et médicale, parce que malgré que je sois allé à l’université, j’avais peur que ma situation psychologique se dégrade au point où je ne puisse plus travailler. Dans mon pays, on n’a pas de filet social quand ça arrive. J’ai un trouble obsessionnel compulsif qui affecte ma concentration, mon organisation et mes relations. Je sens parfois que j’énerve les autres quand je parle beaucoup et que je répète les mêmes choses plusieurs fois.

J’ai aussi vécu de l’anxiété sociale. Je me suis souvent senti exclu, mais je réalise que dans certaines situations, c’est moi qui n’allais pas vers les autres. Au Québec, j’ai appris à laisser un peu mon bagage de côté avec les gens qui ne sont pas de la même culture que moi, et à aller vers eux avec curiosité, en essayant de comprendre pourquoi ils ne pensent pas comme moi. Lorsque je suis arrivé ici, j’ai étudié trois ans à l’université avant de sombrer dans une itinérance épisodique, qui était dissimulée parce que même si je n’avais pas de domicile, j’arrivais à dormir chez différentes personnes que je connaissais. J’ai peut-être dormi dans la rue une nuit ou deux. À vivre comme ça, j’ai senti que je perdais mon identité. Maintenant, je suis dans le programme Projet Logement Montréal. J’ai accès à un intervenant qui m’aide à nommer mes besoins et à y répondre.

Depuis 5 ans, je suis camelot pour L'Itinéraire. C’est comme une famille pour moi, je me sens bien. Je sens qu’on a confiance en mes capacités. C’est important pour moi d’avoir un métier où on ne va pas juger ma productivité au même titre que quelqu’un qui n’a pas de difficultés. Si vous croisez des camelots, des mendiants ou des travailleuses du sexe, n’oubliez jamais que devant vous, il y a un être humain qui mérite le respect. Si vous le souhaitez, n’hésitez pas à aller les écouter. Chaque personne dans cette situation a eu des revers dans sa vie et l’inclure, c’est déjà une forme de thérapie.

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