Justine

Un matin d’avril 2021, je me suis réveillée toute engourdie. J’étais très fatiguée et je n'avais pas de force. Je suis tombée sur le chemin en allant promener mon chien sans pouvoir me relever...j’en étais juste incapable. Je me suis retrouvée à l'urgence et j’ai appris que j’avais le syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune du système nerveux, et que j'avais besoin d'un traitement. Je pensais que ce serait réglé rapidement, mais mon état se détériorait, je n'arrivais même plus à marcher. J'ai fini par être totalement paralysée d'un côté du visage…

Ç’a été difficile de l'accepter et personne n'était capable de me dire j'en avais pour combien de temps à être dans cet état. J’étais rachitique, complètement prisonnière de mon corps. J’étais aussi très seule à cause de la Covid. Je faisais de plus en plus de crises de panique et on a augmenté ma médication pour l'anxiété, que je prenais déjà avant…

Quand la paralysie est enfin disparue, j'ai été transférée au centre de réadaptation, où j’étais encore plus isolée. Quand j'ai enfin pu sortir les fins de semaine, ça faisait toute la différence pour ma santé mentale. J’étais suivie en physiothérapie et en ergothérapie et je voyais une psychologue. J’ai dû tout réapprendre graduellement, marcher, courir et cuisiner. Quelques mois plus tard, je me suis donné l’objectif de monter le Mont Orford, et mon ergo et ma physio l’ont fait avec moi ! C’était un beau moment !

Je n'ai pas retrouvé ma forme d'avant, mais ça va vraiment mieux aujourd’hui. Les maladies auto-immunes sont souvent liées au stress et il a fallu que je touche littéralement le fond du baril pour apprendre à écouter mon corps et à ralentir la cadence. Je ne pense pas que j'aurais mis un frein à ma vie sinon... Aujourd’hui, je me fais un devoir d’aller marcher chaque matin avant le travail, je me couche tôt et j’essaie de rester dans le moment présent. Ce que j’ai vécu m'a appris à relativiser beaucoup de choses. Maintenant, tout est un peu moins grave. J’ai aussi appris à faire confiance à mon corps. On est beaucoup plus fort que l’on pense.