31.05.2021
Yaolie

Mes parents m’ont adoptée en Chine quand j’avais huit mois. En grandissant, même si je savais que je ne ressemblais pas physiquement à la majorité des gens autour de moi, je me suis toujours sentie québécoise, c’était instinctif. Quand on est ado, on vit beaucoup de changements et on essaie de s'identifier à d’autres personnes. Ça m’a amenée à me poser des questions, à me demander : “ C’est qui, vraiment, Yaolie? ”
À un moment donné, j’ai vécu une période plus difficile après une peine d’amour, et je sentais que je n’avais plus de repères. Je me souviens de moments passés dans ma chambre à vivre de l'insécurité et remettre en question la confiance que je donnais aux gens. Je me demandais aussi si mon apparence allait m'arrêter, si ça pouvait me nuire. Un peu plus tard, au cégep, je me suis mise à vivre beaucoup d’anxiété et j’ai aussi eu un diagnostic de dépression majeure. Je me posais beaucoup de questions au sujet de ma mère biologique. Qu’est-ce qu’elle est devenue ? Est-ce qu’elle est vivante ? J’étais aussi très anxieuse à l’école et je faisais des crises de panique. Un trouble anxieux, c'est vraiment intrusif, envahissant. C’est dans la tête, mais ça finit par devenir physique avec les étourdissements, le coeur qui débat, les tensions et les maux de cœur.
Éventuellement, j’ai commencé à consulter une psychologue et j’ai fait des traitements d’hypnose. Ça m'a aidée à remettre l'énergie à la bonne place et j'ai appris à me connaître. Encore aujourd’hui, je vis beaucoup d’anxiété, mais je suis une personne qui fonce dans la vie. Malgré les difficultés, je sors de ma zone de confort et je ne laisse pas l'anxiété m'arrêter. C'est un perpétuel combat intérieur, mais je m’en sors bien et j’en suis fière. L'être humain s'adapte, et je pense qu’on peut toujours trouver une façon de s'épanouir.
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