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Témoignages

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15.03.2021

Ariane

Arianne

Mon frère Hugo s'est enlevé la vie à 18 ans, en 2018. En apparence, il avait l'air de bien aller. Mais il a toujours été du genre indépendant et il ne partageait pas ses émotions. On a su par après qu’il vivait une période difficile, mais il avait gardé ça en dedans. À l’hôpital, quand j’ai réalisé qu’il n’était plus là, je me suis écroulée...À ce moment-là, ma famille et moi, on a pu consulter une travailleuse sociale. On s'est tous culpabilisés, on voulait comprendre, trouver des réponses, mais on ne peut pas revenir en arrière…J’ai vécu une douleur indescriptible. Ça s’atténue avec le temps, même si encore aujourd'hui, j'ai de la peine et je réalise que ce témoignage sera un très petit aperçu de ce que j’ai réellement vécu ces dernières années. Il y a tellement de gens qui ont été là pour nous dans cette épreuve-là, on a été bien entourés.

J'ai consulté une acupunctrice et une psychologue pendant deux ans qui m'ont aidée à vivre mon deuil. Au début, j'avais des symptômes de choc post-traumatique. Je faisais des cauchemars et j'avais des flashbacks. À un moment donné, ma psychologue voyait que je n'allais vraiment pas bien. Je pleurais constamment. Je trouvais ça frustrant, parce que j'essayais de recommencer le travail, le cégep et mon sport, mais je n'étais pas capable. Elle m’a fait réaliser que tout ça, c’était trop, et qu’il fallait que je prenne soin de moi. J’ai beaucoup appris sur moi-même dans ce processus. À travers le deuil, je me suis rapprochée de ma famille et des amis de mon frère.

Chaque année, depuis son décès, on va en ski une journée à Mont-Tremblant en son honneur. Tous les jours, je pense à mon frère...Depuis que je suis jeune, je sais que je veux travailler en relation d’aide et quand j’ai eu le support de la travailleuse sociale à l’hôpital, je me suis dit que je voulais devenir comme elle. J’étudie présentement en travail social à l’université et je vais bientôt graduer. J’ai des troubles d’apprentissage, ça n’a pas toujours été facile, mais je suis fière de continuer à vivre en l’honneur de mon frère.

  • Suicide Action Montréal

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