30.04.2020
Élise

La peur des autres a toujours été extrêmement présente. Mon anxiété était ‘’gérable ‘’ quand j’étais petite, mais il y a eu un clash à 12 ans. Au cégep, c’est devenu absolument énorme. J’ai déjà manqué des cours parce que je n’étais pas capable de rentrer dans la classe et aller m’asseoir. Toutes les situations où j’étais regardée étaient extrêmement difficiles! Ça a pris du temps avant qu’on me parle d’anxiété sociale. Quand j’ai commencé à lire là-dessus, ça a été comme une révélation. L’anxiété sociale, c’est une surconscience de soi, c’est la peur du regard de l’autre. J’avais peur de ne pas faire les choses correctement et qu’on voie mon imperfection. Quand on fait des erreurs, on se fait remarquer. Ça s’est évidemment très mal passé pour me faire des amis. Je n’ai pas d’amis. J’en ai eu honte très longtemps, alors je me refermais encore plus pour ne pas que les autres voient que je n’avais pas d’amis. C’était un cercle vicieux.
Au cours d’une énième dépression, j’ai pensé à me suicider. C’est à ce moment que j’ai compris qu’il fallait que j’aille chercher de l’aide. J’ai communiqué par courriel avec une travailleuse sociale de Revivre pendant 6 mois. J’étais plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral, parce que ça permettait de mettre une distance. Après, j’ai commencé une thérapie avec une psychologue. J’ai beaucoup changé en très peu de temps. Je m’extériorisais vraiment plus. Maintenant, je suis déménagée à Montréal et je ne connais personne. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais fait avant. J’essaie de me mettre un peu plus dans des situations difficiles. Par exemple, j'essaie de m'intégrer à de nouveaux groupes, mais c'est difficile de gérer toutes ces nouvelles personnes. Il y a parfois des activités sociales, mais c’est vraiment trop difficile d’être dans un groupe de 20 personnes qui se connaissent et sont amies alors que je ne connais personne. Il faut que je respecte ce que je suis capable de faire. Ce n’est pas juste une question d’anxiété sociale, c’est aussi que je suis introvertie.
L’anxiété sociale, c’est quelque chose qui n’est pas assez discuté. À la puberté, on parle des changements physiques qui surviennent, mais on ne nous parle pas de ce qui va changer dans notre tête. C’est dommage parce que régler les comportements anxieux sociaux à 3 ans, c’est plus facile qu’avec un adulte qui a vécu toute sa vie comme ça et qui doit changer ses comportements, alors que c’est très ancré.
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Centre de santé et de consultation psychologique
Ce témoignage a été rendu possible grâce à un partenariat avec la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAÉCUM).
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